Comme l'association Bien Vivre en Vallespir le souligne depuis des années, la MRAe confirme tous les manquements du projet du nouveau pont et de la nouvelle route.
La MRAe est la Mission Régionale d’Autorité environnementale. Son rôle est de donner un « avis indépendants sur tous les « plans/programmes » et de contribuer à un meilleur fonctionnement démocratique pour la préparation des décisions environnementales ».
L’avis de la MRAe est consultatif et porte sur l’étude d’impact fournie dans le dossier qui a été mise à jour le 15 février 2021 et qui correspond à une version actualisée de l’étude d’impact produite dans le cadre de la demande de DUP de 2010.
La Mission souligne nombre de problèmes que nous avions pointé comme rendant ce projet destructeur complètement obsolète. Ainsi, en lisant les recommandations de la MRAe, compte-tenu des lacunes relevées dans le document qui va être soumis à enquête publique, on se rend compte que ce projet de viaduc à Céret devrait faire l’objet d’une remise en cause globale !
Cet avis apporte des éléments importants qui corroborent nos analyses depuis des années.
Il souligne en particulier les points suivants (extrait directement du document) :
=> LA NON PRISE EN COMPTE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE :
« Elle (la MRAe) relève par ailleurs que la prise en compte du changement climatique n’apparaît pas dans la présente analyse des variantes et souhaite que l’argumentation soit complétée sur ce sujet. »
=> L’INCOMPLÉTUDE DE L’ÉTUDE D’IMPACT :
*Aucune référence au Plan climat air énergie territorial (PCAET) de La Communauté de Communes « pas l’articulation du projet avec ce document » *Insuffisance des informations fournies. Il manquerait dans ce document rien moins que :
« une description des caractéristiques physiques de l'ensemble du projet, y compris, le cas échéant, des travaux de démolition nécessaires, et des exigences en matière d'utilisation des terres lors des phases de construction et de fonctionnement ; * Il manquerait également : « une estimation des types et des quantités de résidus et d'émissions attendus, tels que la pollution de l'eau, de l'air, du sol et du sous-sol, le bruit, la vibration, la lumière, la chaleur, la radiation, et des types et des quantités de déchets produits durant les phases de construction et de fonctionnement ». « Plus généralement, elle estime opportun que l’étude propose dans ce présent chapitre une description la plus exhaustive et précise possible de la phase chantier du projet avec notamment l’ensemble de ses composantes (défrichement, terrassement, imperméabilisation...), leurs quantités associées (surface défrichée, volume prévisionnel terrassé...) ou encore la durée prévisionnelle et le phasage du chantier. »
=> LA NON PRISE EN COMPTE DU TRAFIC INDUIT ET DES NOUVELLES FORMES DE MOBILITÉ DOUCE
« La MRAe note que les projections de trafic utilisées dans l’étude d’impact ne semblent pas prendre en compte d’un côté, les éventuels nouveaux comportements des usagers au regard du développement des transports en commun et des voies vertes prévu dans le territoire qui pourrait ainsi diminuer l’utilisation de la voiture individuelle ; · de l’autre côté, le trafic « induit »7 susceptible d’être généré par la mise en place d’une nouvelle voirie. En effet, l’amélioration des conditions de circulation peut avoir un effet incitatif en termes d’utilisation de la voiture individuelle. Ce phénomène amplement documenté depuis de nombreuses années8 n’est pas suffisamment abordé dans l’étude d’impact et ne semble pas pris en compte dans les prévisions de trafic. »
=> LA NON PRISE EN COMPTE DE L’ENJEU « PAYSAGE »
l’impact sur le paysage était totalement absent de la déclaration d’utilité publique et « La MRAe recommande de produire une analyse plus poussée et plus illustrée de l’impact paysager en produisant des photomontages rendant compte de l’insertion du projet ( avant / après ) dans son environnement sensible proche et lointain ainsi qu’une analyse des cônes de vues susceptibles d’être affectés par le projet. »
=> ALERTE SUR LA BIODIVERSITÉ
Là aussi, la MRAe relève le manque total d’analyse précise sur cette question :
« La MRAe recommande de fournir un bilan de la consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers générée par le projet et de compléter l’analyse des incidences du projet au regard de ce bilan »
Ci-dessous, le document complet.
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