HABITATS HUMAINS
Un projet destructeur de maisons qui ont une histoire, une vie :
Parmi les habitats et les terrains concernés , le Mas « La Pouillède », qui servit de lieu de Résistance, de protection des maquisards pendant la seconde guerre mondiale … Ce mas a toutes les caractéristiques d’un mas d’intérêt patrimonial et rentre bien dans la réglementation proposée par le SCoT pour la prise en compte de l’évolution de l’habitat isolé historique. D’autres maisons seront détruites et obligeront plusieurs familles à abandonner leur lieu de vie.

Un témoignage écrit par Frank Griffihs extrait d'un livre intitulé "Winged hours ". Il était pilote dans la Royal Air Force en 1943 . Après avoir été hébergé comme de nombreux maquisards à la même période au Mas La Pouillède , il s'est évadé de France en octobre 1943 avec l'aide de Abdon Paul Saqué dit "Antoine " qui demeurait alors à Céret et qui dirigeait une équipe de passeurs dont faisaient partie son frère, son oncle et son cousin , ces derniers vivaient avec leur famille au Mas La Pouillède . Voici sa description quand il y retourne quarante ans plus tard :
"Je suis impatient de trouver notre point de départ, cette ferme isolée dominée par le poste d'observation allemand sur son piton. Finalement, le dernier jour à deux kilomètres de Céret ( 4000 habitants ), on arrive à un point escarpé, sur un chemin quasiment vertical, et là, au sud du piton, et caché dans un méandre de la rivière, la ferme des Pouillèdes, presque la même qu 'il y a quarante ans . Sous les arbres , devant la maison , et sous un beau soleil , il y a un énorme pique -nique préparé pour nous accueillir , tous nos guides maintenant grisonnants , avec leur épouse et leur famille ... Pourquoi a-t-il fallu quarante -quatre ans pour retrouver les "Pouillèdes "? En se déplaçant furtivement et dans l' obscurité, en évitant routes et chemins , j'avais eu l'impression d'être en pleine "jungle ". Alors que "les Pouillèdes " se trouvaient dans un endroit largement habité.
Pourtant , aucun autre batiment n'était visible depuis ce coin de paradis, entouré de la forêt épaisse près du méandre de la rivière..."