Des hectares de terres naturelles et agricoles artificialisées
au détriment de la biodiversité, de l’agriculture, des paysages et du cadre de vie
Chaque jour en France, des dizaines d’hectares de terres naturelles, agricoles et forestières disparaissent au profit de l’urbanisation (3000 hectares/an en Occitanie). Aujourd ’hui, c’est l’équivalent de la superficie d ’un département moyen qui est bétonné tous les 7 à 10 ans. Les Pyrénées Orientales n’échappent pas à ce constat. Le rythme d’artificialisation des sols est d’ailleurs particulièrement inquiétant.
Et pour cause, par courrier du 23 octobre 2018, le Préfet de Région rappelait à tous les Préfets d’Occitanie «les enjeux et les moyens de la maîtrise de l’artificialisation des sols en Occitanie ».
Voici ce qu'il écrit dans ce courrier qui tire la sonnette d’alarme :
"Notre région est la plus attractive de France ... En 10 ans, la tâche urbaine a augmenté de 14,5 %. Une surface de 730 m² en moyenne a été artificialisée pour chaque habitant supplémentaire en Occitanie. Un tel ratio est insoutenable à long terme au regard des prévisions démographiques. Cet étalement urbain excessif s'est traduit, depuis une trentaine d'années, par le développement des zones pavillonaires et des surfaces commerciales ou encore par la multiplication des zones d'activités. Il aura pleinement impacté le territoire : spéculation foncière, affaiblissement de l'outil de production agricole, augmentation des distances domicile/travail, ségrégation "sociale", déprise agricole et dégradation de la biodiversité.
Prolonger cette trajectoire menacerait le maintien de l'attractivité régionale face aux grands changements à venir : défis énergétique et climatique, défi de la sécurité alimentaire. Il est donc nécessaire de renforcer l'action de l'État en faveur d'une gestion économe de l'espace qui préserve dans la durée :
- Nos capacités d'accueil et donc le maintien de notre dynamique démographique ;
- Notre outil de production agricole.
Il convient d'inciter les acteurs à faire évoluer leur regard en matière d'urbanisme vers les principes suivants :
- Le développement dans les zones déjà artificialisées, notamment dans les coeurs des villes, doit devenir la règle ;
- L'extension doit devenir une "exception justifiée" dans le cadre du triptyque "éviter, réduire, compenser".
Ce dessein est d'autant plus ambitieux qu'en parallèle, nous devrons mettre en oeuvre le choc de l'offre de logement et accompagner les évolutions du monde agricole."



